Sujet: Caleigh • dark side of the moon Lun 23 Mai - 0:05
† Adastra †
KILLING LIES.
NOM, PRÉNOM(S) :Heldon, Caleigh Jane SURNOM(S) :Cale. DATE DE NAISSANCE ET ÂGE : 23 février 1989, soit 22 ans PROFESSION :Tatoueuse. GROUPE :Thackeray
ELECTRICITYSCAPE.
Je sentais le souffle asphyxiant du désert sur ma peau craquelée, sèche comme le sable qui recouvrait peu à peu mes pieds. Les petits cailloux anéantissaient mes chaussures en toile. J'avais mal. Et même nus, ils m'élançaient dans tous mon corps, ces pieds. Mon dieu, mais qu'est-ce que je foutais ? J'étais à une bonne vingtaine de kilomètres de cette foutue ville qui me tuait de l'intérieur. J'étais en train de m'enfuir une bonne fois pour toute. Et j'avais tellement soif. Je m'accroupis quelques minutes, histoire de reprendre mon souffle qui s'évaporait peu à peu. Je sentais la chaleur étouffante du soleil qui tapait sur mon dos. Mon dieu, mais qu'est-ce que je foutais ? Je lorgnai dans mon sac en tissu cousu par mes propres soins avec des pièces trouvées ici et là. Je sortis la carte. La dernière fois je n'étais pas passée par là. J'avais été plus au nord. La dernière fois je m'étais arrêtée à cinquante kilomètres de Wollanup. Avant qu'Elian ne vienne me chercher alors que j'étais paumée à l'ombre d'un rocher d'un mètre de hauteur. Aujourd'hui j'irai plus loin. C'était décidé ! J'avais tout prévu. Aujourd'hui j'avais tout prévu !
J'étais accoudée à la fenêtre de la voiture, le vent tapant sur mon visage. Dans une vieille Range Rover retapée, j'étais assise, à côté d'Elian. Ce gars-là était pas facile à contrôler. Je lui avais dit de me laisser trois jours avant de venir me chercher, si je ne lui avais rien fait savoir avant. Mais à peine le soleil avait-il bougé de sa position de midi qu'il s'était déjà attelé à sa tâche. Tantôt il regardait la route, tantôt il me dévisageait. « Tu ne t'arrêteras donc jamais ? T'es vouée à rester ici, Cale. On a tous déjà essayé d'sortir. On peut pas. Et si c'est pas moi qui t'ramène, ce sera eux. Je veux pas qu'ç'arrive, toi non plus. » Je soupirai. Mon dieu mais qu'est-ce que je foutais ? J'étais seulement en train d'étouffer. Je recrachais toute la haine de mon corps en m'usant sur des kilomètres de sable, à la recherche de liberté. Y avait-il quelque chose qui n'allait pas, quelque chose qui clochait au fin fond de mon âme ? Je me sentais perdue. J'avais mes jambes qui vacillaient quand Elian me trouva. C'était pas ma faute. C'était la faute de personne. On était juste une bande, une morceau de peuple paumé au fin fond de l'outback australien.
Elian, je l'avais trouvé lors de mes six mois de jubilation à l'orée de la ville la plus proche. Je l'ai retrouvé, épiant les passants dans la rues. On aurait dit un saltimbanque avec tous ses instruments. C'était juste un amoureux de la musique. Il se trimbalait avec sa guitare, son saxo et son violon. En plus de son sac d'ancien militaire, censé contenir la totalité de ses biens. On s'était déjà croisés, avant que je ne le dégote en ville. C'était quand j'avais seize ans et que j'avais déjà tenté de partir. Cette fois-ci, et cette seule fois, j'avais été plus maligne et je m'étais arrangée pour atteindre une route, à une dizaine de kilomètres de la plus proche ville de Wollanup. Je m'étais allongée sur le bord, m'installant une sorte de bivouac, crevée après une journée entière à marcher. Lui m'avait trouvé, là, en train de dormir emmitouflée dans un plaid sale. Il avait encore un appart de ce temps-là. Il m'y avait emmené dans sa Range Rover et pendant toute une nuit nous avions bu au nom de ma réussite. J'avais découvert l'extase d'une rencontre autre qu'un pauvre villageois de Wollanup. Puis j'étais partie, dans trop savoir pourquoi. Ce fut mon père qui me retrouva cette fois. Je me fis sacrément engueuler. Avant d'être séquestrée trois mois durant. Mes vingt et un an dans la poche, je m'étais envolée sur le champ. C'était comme si Elian m'attendait au coin d'une rue. Il me fit visiter. J'obtins un job dans une boîte de nuit en temps que serveuse aux happy hours. C'était les plus beaux mois de ma vie. Un orgasme continue en comparaison à l'enfer sur terre qu'était Wollanup. Des soirées passées sur un rocher à se saouler avec Elian et ses potes. Le sable qui s'enfumait sous nos mégots de cigarette, volées à un pilier de bar censé surveiller son tabac d'en face. Des rires de gamins avides de rêves et de songes qui résonnaient dans le ciel sombre de la nuit désertique. Des flirt à l'arrière de sa Range ensablée. C'était la liberté qui m'embrassait. Six mois passèrent. Je ne revins pas. Je ne voulais pas revenir. Retourner à Wollanup, c'était se livrer à une errance perpétuelle au cœur de l'enfer fumant. Je me tapis chez Elian. Sept mois. Toujours rien. Je commençais à espérer la disparition de cette ville. Je commençais à espérer qu'on m'avait oublié. Et puis non. Deux gars vinrent me trouver dans l'appart d'Elian, alors qu'il était parti chercher de quoi ravitailler son frigo. J'embarquai le plus de choses possibles, choses qui pourraient me rattacher à tous moments à ce monde inexploré, inconnu qu'était l'extérieur de Wollanup, mais si excitant. Je laissais un mot à Elian. Trois jours plus tard il vint me voir. Là-bas. A Wollanup. Plus jamais il n'en sortit.
J'avais fait croire à mon pauvre père que j'avais trouvé comment entretenir la descendance familiale avec Elian. Il me disait que je n'avais pas intérêt à mentir, que mes nombreux cousins qui grouillaient dans cette ville avaient tous fait de même. J'en doutais. Je les connaissais à peine. Pour certains. Mais Elian, en quelques mois, il s'adapta mieux que moi en vingt-deux ans. Je guettais toujours l'horizon, lui faisait les courses et entretenant sa vie ici. J'avais la tête collée contre le verre de ma fenêtre. Cette ville était folle. Cette ville était pipée. Cette ville n'était qu'un mirage. Les chimères du diable l'habitaient. Lucifer siégeait et pourrissait le vie de ses protagonistes, accrochés comme des pantins à des espoirs effilochés. Elian me regardait crever. Crever d'ennui. Jour après jour. Ça l'insupportait me disait-il. Mais peut m'importait. Il en eut tellement marre, qu'un matin il me laissa un mot, accroché à sa housse de guitare. Mon dieu, qu'est-ce que j'avais bien pu foutre ? Le monde vacilla autour de moi. Je pris mon pauvre sac de toile, trois gourdes et marchai. Marchai sans compter mes pas. Je voulais juste que cette chaleur m'étouffe une bonne fois pour toute. Qu'elle m'achève ici, et nul part ailleurs. Qu'on en finisse avec cette vie qui me tuait. J'étais juste pourrie, malsaine, mes envies de liberté prenaient le dessus. Mais là, dans l'outback, seule, je respirais. Et cette foutue chaleur ne pouvait plus m'achever. Dans un soupir, je me contentai de murmurer: « Elian, ce soir tu ne seras pas là pour me ramener. Pour la première fois Elian, je vais rentrer. Seule. »
J'ai dans mes mains un bouquin. Je le regarde, je l'observe. Mon père passe et me crie que lire n'est pas « propre ». Je fais mine de le reposer. Je le glisse alors sous mon fin pull et quitte le foyer familial, après avoir enlacée ma mère, emprisonnée dans la cuisine. Quand je fais irruption chez mes parents, je me demande toujours comment avons-nous pu en arriver là. Mes deux frères, vivant à l'autre bout de la ville et que je tente de ne pas croiser à cause d'une vieille histoire à en faire pleurer des serpents, ne se sont jamais occupés de mes parents. Ils sont partis, se sont intégrés à cette sous-culture Wollanupienne et m'ont laissé en plan avec eux. Mon père, cette homme stricte et adepte des règles de bien-séance –règles qu'il n'a jamais su m'apprendre- dont il se sert pour dissimuler la violence présente dans ses mots, dans sa voix, dans ses gestes. Un tourbillon de torpeur apparaît alors qu'il s'enflamme. Mais je l'ai tellement déçu que je l'ai vu, que je n'ai plus peur de cette peur naissante à chacun de ses souffles. Alors je l'oublie. Je vais chez lui pour embrasser ma triste mère, soumise à ces barbaries. Et je lorgne chaque reliure de la bibliothèque imposante prônant au milieu du salon. J'y prends des livres. Pleins. A chaque fois. Mon père disait que lire rendait stupide. Mais au fond, dans ces bouquins stupides, j'apprends à voir le monde extérieur et à rester en contact avec ma liberté enchaînées aux portes de cette ville. Ces bouquins, c'est ce qui me maintient en vie. Me voilà seule, dans la rue. Je salue les passants qui me reconnaissent. Sinon je passe mon chemin, dévisageant d'un air sévère tout ce qui se présente à mes yeux. Je n'aime pas la générosité. Ici ça vous tue. Je n'aime pas la peur. C'est grâce à ça qu'on arrête de combattre. Et par dessus tout je n'aime pas les mensonges. Et c'est sur ces mensonges que tient ce village, qui court à sa perte. Je le sais. Et je m'arrange pour qu'il croupisse dans les abîmes les plus profondes du genre inhumain.
Vois-tu, j'ai quitté le navire. Mais je me bats dans le dos de ma conscience.
JUICEBOX.
• QUE PENSEZ VOUS DE LA VILLE DANS LAQUELLE VOUS VIVEZ, ET DES RÈGLES STRICTES QUI VOUS SONT IMPOSÉES ? C'est ville, c'est un tas de bois, de briques, de cailloux, de pierres. C'est à peine si un souffle de vent traverse la rue principale. C'est à peine si les portes claquent le soir. C'est à peine si le pain donne envie d'être goûté. Ici tout est sec, aride. Ce n'est pas chaleureux. Ce n'est pas un endroit où il fait bon vivre. Combien de fois ai-je tenté de fuir tout ça ? Trop. Et puis ces règles, qui les respecte à part nos aïeux et ces poltrons tapis derrières leur comptoir à servir la résistance ?
• A QUOI RESSEMBLE, POUR VOUS, UNE JOURNÉE IDÉALE ? Une journée idéale est une journée où j'arrive à m'enfuir. Plus communément, c'est aussi une journée où je ne sens pas la chaleur étouffer ses spectateurs de l'enfer et où le sable ne vient pas piquer les yeux de ses prêcheurs. Et puis une journée avec des clients, c'est bien aussi !
• QUE PEUT-ON TROUVER DANS VOS AFFAIRES PERSONNELLES ? Je ne suis pas très possessive. Je n'accorde pas de grande affection à ce qu'il m'arrive de posséder. Mais je me ballade souvent avec un sac en toile, cousu par mes propres soin avec des morceaux de tissus ramassés là où j'avais la chance d'en trouver. J'ai toujours une aiguille de tatouage sur moi. Avec un petit pot d'encre. J'ai toujours un bouquin, aussi. N'importe lequel. Généralement un que je suis en train de lire, ce qui paraît logique. J'ai souvent un paquet de clopes, ou du tabac du moins, que je fume souvent sans filtre. J'ai gardé aussi la guitare d'Elian, que je n'emporte pas partout mais qui constitue mon patrimoine existentiel. Puis le reste ne se constitue que d'une gourde d'eau et d'une vieille carte des alentours, pour partir sur un coup de tête.
• AVEZ-VOUS DES SIGNES PARTICULIERS ? J'ai plusieurs tatouages. Un sur le bras droit avec un paragraphe d'une chanson qu'Elian m'a fait découvrir. Je ne m'y connaissais pas trop en musique 'moderne'. Il a d'ailleurs laissé ses vinyles en partant. Sur mon poignet gauche je me suis moi-même tatouée une plume, symbole du jour où je prendrais mon envol. Puis dans le haut du dos, un tatouage de style polynésien, commémorant mon arrivisme. En ce qui concerne mes autres signes particuliers, j'ai le don de compter les pas des passants que je croise, par ennui ou simple TOC. Je aussi tendance à trop vouloir m'enfuir et à passer le plus clair de mon temps libre dans la lune, à guetter la libération de Wollanup. Libération inespérée. Puis je me fais beaucoup d'histoires et de scénarios improbables dans ma tête. Mon âme ne peut s'arrêter de penser, tout comme mon cœur ne peut stopper ses battements. C'est une manière d'achever la monotonie. Je suis aussi gauchère, signe que je considère particulier, faisant partie de cette minorité et j'ai une grande affection pour les serpents, allez savoir pourquoi.
• QUELLES SONT VOS OCCUPATIONS FAVORITES ? Depuis que j'ai hérité d'une guitare, je m'entraîne chaque jour, tentant d'accorder ces cordes mystérieuses entre elles. Et moquez-vous mais j'y arrive plutôt bien ! Seulement hormis quelques chansons, je n'ai pas grand chose à reprendre. Je me contente alors d'inventer ce qui ma passe par la tête, ça m'occupe. Sinon j'aime m'occuper de mon sous-sol, là où je m'amuse à tatouer certains demandeurs rebelles (ou non d'ailleurs). N'apparentez cependant pas 'sous-sol' à 'illégalité'. Ça a souvent cette connotation mais ce que je fais, officiellement, est purement légal. Sinon j'aime me débrouiller pour ramener des produits non tolérés en ville. Lire aussi, me plaît, me distrait et m'apprend la vie, des yeux d'un connaisseur du monde, personne que je ne serai jamais.
• QUE CHOISIRIEZ VOUS ENTRE L'IMMORTALITÉ ET LA TÉLÉPATHIE ? Sans hésiter je choisirai l'immortalité. Pour la simple est bonne raison que ma désinvolture et mon esprit je-m'en-foutiste n'a que faire des jugements des autres. Et je suis aussi très cynique naturellement, alors le contact avec les gens ne me réussit pas toujours. Mais la pure et réelle raison pour laquelle je préférerai l'immortalité est celle-ci: j'ai affreusement peur de la mort.
• UN JURON, POUR FINIR ? Bordel de merde ! Tu me * ... *
RED LIGHT.
PRÉNOM ET PSEUDO : Past-ice OU AVEZ VOUS CONNU LE FORUM ? Par un partenariat avec un forum que j'administre. AVATAR : Anne Marie Van Dijk. UN MOT A DIRE ? Un réel coup de cœur; le design, le contexte, toute l'originalité que j'aime. Étant une fan de l'Australie et de l'outback (j'ai tout une BD se passant dans ce désert et je suis fan. mavieestgéniale.com), je suis tombée amoureuse de ce petit coin de paradis. Comptez donc sur ma plus grande motivation ! Et si de gentilles âmes pouvaient m'aider à choisir pour mon vava je les bénirai. L'autel est en construction. Je ne demande qu'un piètre avis x)
Dernière édition par Caleigh Heldon le Mar 24 Mai - 19:26, édité 5 fois
Nemo Thackeray Y'a pas un western sur la 9 ?
Messages : 315 Localisation : Dans une grange abandonnée. Crédits : Babine. Pseudo : Appo.
Sujet: Re: Caleigh • dark side of the moon Lun 23 Mai - 0:18
Bienvenue à toi! C'est quoi, cette fameuse BD? (non je t'assure, ta vie m'intéresse, j'aime les bds :D) En tout cas ça fait plaisir de lire ça. Pour l'avatar, Anne Marie Van Dijk est juste sublimissime et me consterne à chaque fois que je la vois, mais l'autre a un certain style...Donc j'imagine que ça dépend de ton personnage. Je suis utile, hein?
Sujet: Re: Caleigh • dark side of the moon Lun 23 Mai - 1:09
Merci à toi, orgasmique Jared ! Alors ma BD c'est Tank Girl, surtout connu car c'est le même dessinateur que celui qui réalise les clips de Gorillaz. C'est une rubut de la société, chasseuse de méchant qui vit dans un tank et couche avec un kangourou. Très enrichissant x) Et j'essaye d'avancer dans ma fiche histoire de vous aider dans vos opinions pour le vava :)
Nemo Thackeray Y'a pas un western sur la 9 ?
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Sujet: Re: Caleigh • dark side of the moon Lun 23 Mai - 23:34
Merci April Bon je pense que ce sera Anne alors. J'ai toujours du mal à quitter mes autres choix après m'être décidée x) Bref, enjoyez cette BD en tous cas !